Un arrêté du
conseil constitutionnel, en date du 24 mai dernier, annule l’une des
principales dispositions de la loi du Grenelle de l'environnement de 2009
instaurant l’obligation d’incorporer un minimum de bois dans les constructions
nouvelles. Cette disposition visait à favoriser l’utilisation de ce matériau
naturel et biodégradable et lutter contre le réchauffement climatique. Cette
disposition législative avait été précisée dans le décret d’application du 15
mars 2010. Elle multipliait par 10 l’utilisation du bois dans les constructions
neuves. A titre d’exemple, pour une construction à usage d’habitation, les
quantités minimum de bois requises étaient de 35 dm3/m²SHON.
L’annulation de
cette disposition du Grenelle de l'environnement, est très critiquée par les
associations de défense de l'environnement, notamment France Nature
Environnement (FNE), qui appelle les décideurs locaux à ne pas tenir compte de
cette décision.
La décision du
conseil des sages fait suite à sa saisie dans le cadre d’une question
prioritaire de constitutionnalité introduite par le syndicat français de l’industrie
cimentière et la fédération de l’industrie du béton.
Les juges
constitutionnels ont fondé leur décision en retenant l’un des principaux
arguments de la requête des industriels, Transmis au conseil constitutionnel
par le conseil d’etat, de à savoir la
méconnaissance du principe fondamental de la liberté d’entreprendre,
explicitement garanti par la constitution de la cinquième république du 10 octobre
1958. En effet, les magistrats de la rue Montpensier estiment que « la disposition législative contestée a pour
effet d'introduire une obligation de faire qui peut s'avérer contraignante pour
les constructeurs. A ce titre, elle habilite le pouvoir réglementaire à porter
une atteinte réelle à la liberté d'entreprendre ».
Il considère
que l’atteinte à ce principe fondamental n’est pas justifiée par un motif d’intérêt
général puisqu’elle n’est pas "susceptibles
d'avoir qu'une incidence indirecte sur l'environnement".
En conséquence,
le décret du 15 mars 2010 est abrogé et n’est plus opposable aux constructeurs
et ce par aucune des instances administratives chargées du contrôle de légalité
des constructions. L’article L. 224-1,
V, du Code de l’environnement est déclaré inconstitutionnel et est abrogé à
compter de la publication de la décision.