Depuis plusieurs mois, les consultations pour les marchés
publics font apparaître des écarts de prix très importants, vraisemblablement
liés à la grande fébrilité des entreprises qui traversent une conjoncture
particulièrement difficile.
La direction des affaires juridiques du Ministère de
l’Économie a donc récemment publié un document relatif aux Offres Anormalement
Basses (OAB) Dont vous trouverez le contenu in extenso à l'adresse suivante :
http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/conseil_acheteurs/fiches-techniques/mise-en-oeuvre-procedure/FT-offre-anormalement-basse.pdf
En substance,
le texte rappelle l’article 55 du code des marchés publics qui stipule que : « Si une offre parait anormalement
basse, le pouvoir adjudicateur peut la rejeter par décision motivée après avoir
demandé par écrit les précisions qu’il juge utiles et vérifié les
justifications fournies ».
L’adjudicataire
peut détecter une offre anormalement basse par :
1.
La prise en
compte du prix de l’offre. En effet la sous-évaluation
financière des prestations constitue le premier indice évident de l’offre
anormalement basse,
2.
L’utilisation
d’une formule mathématique. Le pouvoir adjudicateur peut
utiliser une formule mathématique, afin de déterminer un seuil d’anomalie,
en-deçà duquel les offres sont qualifiées d’anormalement basses,
3.
La comparaison
avec les autres offres. Constater un écart significatif
entre le prix proposé par un candidat et celui de ses concurrents est un
élément permettant de qualifier l’offre d’anormalement basse,
4.
La comparaison
avec l’estimation du pouvoir adjudicateur. La
différence conséquente entre le prix de l’offre d’un candidat et l’estimation
de l’administration peut être un élément d’identification d’une offre
anormalement basse10
5.
Les
obligations qui s’imposent aux soumissionnaires. Le
candidat doit prendre en compte les obligations qui s’imposent à lui, en
matière sociale. Il doit les intégrer dans son offre et être en mesure de les
respecter tout au long de l’exécution du marché.
Après avoir identifié les offres susceptibles d’être
anormalement basses, le pouvoir adjudicateur a l’obligation de demander des explications à leurs auteurs et d’en
apprécier la pertinence, afin de prendre une décision d’admission ou de rejet.
Cette procédure contradictoire ne relève pas d’une simple faculté, mais
constitue une obligation qui peut, le cas échéant, être sanctionnée par le juge.
Retenir une offre anormalement basse fait peser un risque
sur les deniers public. Ce risque est à la fois opérationnel (Risque financier,
de défaillance, de qualité ou de travail dissimulé) et juridique (le juge
administratif peut déclarer la décision d’attribution irrégulière s’ils
considèrent que l’adjudicataire a méconnu ses obligations de mise en
concurrence en ne détectant pas une offre anormalement basses de prix).
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